samedi 9 juillet 2011

Une féministe, première coupable de génocide !

Pauline Nyiramasuhuko, inoffensive ?
On sait depuis belle lurette que les féministes souhaitent des percées significatives dans les domaines d’activités dits non traditionnels, malgré un succès relatif.  Le génocide ne devait certes pas figurer en tête de liste de leurs ambitions.  C’est pourtant à Pauline Nyiramasuhuko, 65 ans, ancienne ministre de la Famille et de la Promotion féminine dans le premier gouvernement multipartite rwandais, à qui revient le redoutable honneur de s’être vue reconnue, ce 24 juin, première femme coupable de génocide.  Le coup porte d’autant plus qu’il émane d’une juridiction internationale, soit le Tribunal pénal international pour le Rwanda.  Cette distinction lui méritera la prison à perpétuité pour crimes de génocide et crimes contre l’humanité perpétrés en 1994.

Voilà une sentence d’autant plus implacable et surprenante que l’intéressée dégage une impression de brave femme inoffensive, ce que seuls les faits viennent démentir.  Une juriste américaine, Carrie Sperling, la décrit d’ailleurs en ces termes : « Avec ses cheveux tirés parfaitement en arrière, ses grosses lunettes à côté d'elle sur la table, elle ressemble plus à un être cher, une vieille tante, qu'à ce qu'elle est soupçonnée être : une organisatrice, à un haut niveau, du génocide au Rwanda de 1994, qui a autorisé le viol et l'assassinat d'innombrables hommes et femmes. »  Rien de moins !

Des témoignages accablants

Les partisans d’un certain angélisme féminin auront de la difficulté à admettre les témoignages bouleversants qui suivent, cités récemment par le journal Le Monde.

L'oeuvre d'une ministre de la Famille
et de la Promotion des femmes.
Une femme, après avoir subi viols, séquestration, en plus d’avoir survécu aux meurtres crapuleux de son mari et de l’une de ses filles, tient ces propos lapidaires à propos de sa tortionnaire : « En tant que femme, je ne comprends pas qu'une femme qui a donné la vie ait pu inciter des gens à violer d'autres femmes (...). Il s'agissait d'éliminer les Tutsis physiquement, mais aussi psychologiquement. Quelle que soit la sanction, que je souhaite exemplaire, je ne pourrai jamais lui pardonner. »

Un écolier de 15 ans affirme : « Je ne peux pas dire qu'elle a tué de ses propres mains, mais pendant le génocide, il y avait tellement de manières de tuer, y compris en donnant des ordres aux criminels comme elle faisait. » 

Même les survivants resteront marqués à jamais.
Un autre témoin évoque « son voyage en camionnette autour du district de Runyinya, exhortant avec un mégaphone la population locale à tuer les « cafards » Tutsis et à ne pas même épargner « les personnes âgées ni les fœtus. »  Une professeure s'est souvenue de « Nyiramasuhuko exhortant les milices d'être plus brutales avec les victimes qui les suppliaient.  Devant une femme implorant : « Ayez pitié, ayez pitié de mes enfants », je me souviens clairement Nyiramasuhuko disant (aux miliciens) : « Tuez-là rapidement. »  Ces paroles, il doit être impossible à cette pédagogue de les oublier.

Le rappel brutal d’une réalité taboue

Avec pareils hauts faits, comment peut-on encore croire que les femmes soient toutes inoffensives, de par leur nature même, ou de par leur pouvoir d’enfanter ?  Voyons ce qu’en pense African Rights, dans son enquête publiée en 1995 au titre évocateur : Not so innoncent : when women become killers.  On y apprend que, tandis qu’un nombre impressionnant de femmes ont participé au génocide rwandais, tuant de leurs propres mains des enfants, achevant des malades à la machette, immolant au pétrole des innocents, poursuivant des Tutsis avec des battes de baseball transpercées de clous, on dénombrait jusqu’à des mères et des grands-mères qui refusaient de protéger leur progéniture en les exposant aux pires violences.  L’instinct maternel existe et demeure une vertu standard, pensez-vous ?

La douceur maternelle n'est pas une vertu standard.
Ces faits tragiques corroborent les nombreuses études qui invalident ce mythe.  Pour ce qui est d’une autre thèse, chère aux dépositaires d’une idéologie révolue, à l’effet que la femme soit un être naturellement tourné vers le bien, je vous laisse juge…  Je doute fort qu’il soit un jour question de la condamnation de Mme Nyiramasuhuko, ni du rôle des femmes dans le génocide rwandais dans Sisyphe, cette Web Pravda des féministes radicales québécoises.  Dieu sait que l’honnêteté intellectuelle d’oser traiter de la violence féminine sans complaisance contribuerait à restaurer le peu de crédibilité qu’il reste encore à ces propagandistes de la violence exclusivement masculine. 

Après tout, le féminisme ne se prétend-t-il pas l’analyste par excellence de toute problématique féminine ?  Comment expliquer qu’avec de tels faits divers et de plus en plus d’études crédibles sur la violence conjugale et celle, endémique, des adolescentes, ces militantes jouent toujours à l’autruche en refusant d’admettre l’évidence de la violence féminine ?

Six ans après Pied de biche

Il y a maintenant près de six ans, un documentaire choc sur la violence féminine intitulé Pied de biche, signé Rachel Verdon et Robert Favreau, était diffusé sur les ondes de Télé-Québec.  On y entendait les témoignages troublants de femmes aux prises avec leur propre violence, désireuses de la contrôler, mais dans l’impossibilité de trouver de l’aide.  Comment établir un réseau de ressources pour remédier à une problématique aussi niée ?  On pouvait entendre des hommes parler de leur calvaire auprès de conjointes brutales, photos de blessures à l’appui.  Eux aussi étaient délestés par le déni social sur la violence féminine.  Et que dire alors des enfants ?

Pied de biche, un documentaire urgent.
À l’époque, on en était encore à croire que 98 % des auteurs de violence conjugale étaient des hommes !  Pas étonnant, puisque Statistique Canada ne devait compiler les signalements rapportés par ces derniers qu’à partir de 1998.  Cet aveuglement volontaire nous prive de tout un pan de l’historique de la violence conjugale subie par les hommes avant cette date.  Or le documentaire de Favreau et Verdon faisait état pour une première fois d’études démontrant la parité homme femme dans ce domaine, ce qui n’exclut pas que la violence physique la plus sévère soit plus souvent subie par les femmes, notamment pour des raisons physiques évidentes.

Six ans après la diffusion de ce film audacieux et dérangeant, où en sommes-nous de notre reconnaissance de la violence féminine ?  Des blogueurs essaient toujours de réveiller l’opinion publique et l’État tandis qu’une majorité de journalistes somnolent devant les statistiques trompeuses du ministère de la Sécurité publique, qui brandit périodiquement des signalements de violence conjugale de plaignantes déguisés en agressions reconnues par des condamnations.  Cette supercherie, entretenant un climat alarmiste de danger omniprésent, permet au Ministère de voir budgets reconduits, effectifs consolidés et paix syndicale cimentée.   Et puis, cette paranoïa profite aux maisons d’hébergement, sur financées et sous fréquentées.

Jérémy, tué par Stéphanie Meunier.
En confirmant les femmes dans leur statut de victimes perpétuelles, pas de danger que l’État vienne en aide à celles qui souffrent de leur violence, ni qu’il soutienne leurs victimes, les hommes, mais surtout les enfants.  À l’heure de la parité homme femme dans l’infanticide, sans doute ne meurt-il pas encore assez de marmots par la main des femmes pour que le jeu en vaille la chandelle.  Peut-être nous manque-t-il une vraie ministre de la Promotion féminine et un bon génocide…

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