dimanche 10 mars 2013

Les regroupements féministes représentent-ils encore les femmes ?

Voilà la question que posait à ses auditeurs Mario Tremblay ce vendredi 8 mars, journée internationale des femmes, dans le cadre de son émission Show Tard, sur les ondes de CHOI-FM 98,1.  J'y étais invité, en compagnie de ma complice, Lise Bilodeau, présidente fondatrice de l'Action des nouvelles conjointes et des nouveaux conjoints du Québec (ANCQ) et de Maryse Belley, femme d'affaires, mère de famille et militante politique engagée dans la défense de la condition masculine.   

Mario Tremblay, animateur.
Malgré les efforts louables de Mario en vue d'inviter une représentante féministe, aucune n'a jugé pertinent d'accepter.  C'est avec un émoi très relatif que l'animateur devait par ailleurs nous apprendre que CHOI-FM n'était pas particulièrement apprécié par la Fédération des femmes du Québec (FFQ) qui a placé ce média sur sa rose liste noire.  Sans les approuver, on peut comprendre que cet organisme déphasé ne puisse tolérer des remises en question fondamentales, pourtant devenues incontournables étant donné les sommes colossales que le mouvement féministe coûte au contribuable.  L'organisme l'Après-Rupture, reconnu pour sa rigueur en matière de chiffres, a déjà avancé celui de 600 M $ par an. A-t-on le droit de poser des questions, à ce prix-là ?

C'était d'ailleurs le point de vue exprimé par la presque totalité des auditeurs ayant participé aux sessions de ligne ouverte, pour qui les regroupements féministes, bien qu'ayant joué un rôle marquant et indispensable à une certaine époque, sont devenus obsolètes, répétitifs et hostiles, pour ne pas dire haineux, envers les hommes, tout comme envers les femmes qui ne vivent pas selon leurs dogmes.  À cet égard, plusieurs participants ont constaté à quel point il était difficile pour une femme, désireuse de rester à la maison afin de s'occuper de ses enfants, de ne pas se voir ostracisée par les féministes militantes, qui ne la perçoivent que comme une victime vivant sous la férule d'un mâle dominant.

Vous avez dit création d'un ministère de la condition féminine ?...

Parmi les nombreux sujets abordés pendant cette soirée où invités comme participants se sont montrés pour le moins volubiles, la rencontre dite historique du Collectif du 8 mars, orchestrée par la FFQ et réunissant plusieurs organisations syndicales, avec la première ministre du Québec, Pauline Marois, flanquée de sa ministre de la Condition féminine, Agnès Maltais, a alimenté le débat.  

Lise Bilodeau, invitée.
Sans égard à la capacité de payer du contribuable le plus taxé en Amérique du Nord, ni au fait que le Québec reste le cinquième État le plus endetté au monde, le collectif a revendiqué l'instauration d'une loi cadre sur la conciliation travail-famille, alors que notre province demeure celle qui offre les programmes sociaux les plus généreux au Canada, notamment au chapitre de congés parentaux, des centres à la petite enfance et, bientôt, de la maternelle à quatre ans.  

Il faudrait de plus bonifier les rentes des femmes qui ne toucheraient - chiffres à vérifier, quand on connaît qui les propage - que 65 % des revenus des hommes une fois à la retraite.  Pensez-vous que l'on tienne compte ici des hommes qui vivent aussi la pauvreté, quand on sait maintenant, statistiques québécoises à l'appui, que 9,7 % d'entre eux souffrent de ce fléau, en comparaison de 9,0 % des femmes ?  Eh oui, la pauvreté se conjugue désormais d'abord au masculin, ce qui vient confirmer les chiffres d'Emploi et Solidarité sociale du Québec, à l'effet que la gent masculine est devenue majoritaire chez les assistés sociaux, les chômeurs, et représentent 90 % des itinérants.  

Les perspectives d'avenir des hommes demeurent incertaines, alors qu'ils disparaissent peu à peu de nos universités et de la fonction publique, sous l'impact de programmes de discrimination positives toujours en vigueur dans ce secteur, bien que les femmes représentent plus de 60 % des fonctionnaires.

Mais la meilleure parmi les revendications du Collectif demeure la création d'un ministère de la Condition féminine.  Il a fallu que je me pince et que j'aille voir la date du communiqué contenant cette information : 7 mars 2013, pourtant.  Le premier ministère de la Condition féminine fut créé, comme tout le monde devrait le savoir, avec le premier gouvernement péquiste, élu en 1976, et avait alors pour ministre responsable nulle autre que Lise Payette, figure emblématique de ce que le féminisme peut receler de plus misandre.  

La pauvreté, désormais d'abord masculine.
Alors que le Conseil du statut de la femme étend ses tentacules dans tous les ministères et influence pour le pire les politiques en santé et en services sociaux, en Éducation et en droit familial, et que le plan d'action gouvernemental triennal intitulé Pour que l'égalité de droit devienne égalité de fait, prône déjà l'analyse différenciée selon le sexe - nécessairement défavorable aux hommes - le Collectif concède que le gouvernement a mieux compris que cette mesure (la création d'un ministère de la Condition féminine, NDA) pourrait donner des moyens à l'État de mieux intégrer une analyse qui tient compte des discriminations  systématiques à l'endroit des femmes dans l'adoption de l'ensemble de leurs politiques.  

Les représentants du Collectif souffriraient-ils d'Alzheimer idéologique pour revendiquer si âprement... ce qu'ils ont déjà obtenu ?

Féminisme haineux et maccarthisme militant

Louise Langevin, chercheuse.
Un autre sujet d'importance qui n'a pas manqué de stimuler invités comme participants, a été la tentative aussi maladroite que sournoise de Louise Langevin, chercheuse à la chaire d'étude Claire-Bonenfant sur la condition des femmes, à l'université Laval, de vouloir de criminaliser les sites dits masculinistes et antiféministes. Si seulement le code criminel pouvait inclure le sexe parmi les groupes ciblés par les propos dits haineux ou diffamatoires, au même titre que les gays, lesbiennes ou les communautés ethniques, Mme Langevin n'en dormirait que mieux.  

Mme Langevin ne semble pas comprendre que les hommes représentent également un sexe, et que les modifications demandées par elle pourraient tout aussi bien s'appliquer à ses consœurs militantes.  Comment ne pas constater la haine psychotique des hommes chez les Femens, ces féministes ukrainiennes qui affichent sur leur site une femme aux seins nus - bonsoir, lutte à l'hypersexualisation - brandissant dans une main des testicules d'homme tranchés et dans l'autre une faucille ensanglantée ?

Il est clair qu'il existe des extrémistes dans tous les camps, hoministes comme féministes, mais il est évident que, en se servant d'auteurs misogynes ou hostiles à toutes les féministes, Mme Langevin tente de museler ceux qui déconstruisent le discours féministe dominant, celui du CSF et de la FFQ, notamment, et qui le font honnêtement, chiffres et études crédibles à l'appui, en dénoncant tromperies, volonté de pouvoir, cupidité et haine des hommes entretenue par ces organisations vermoulues et marquées par un gâtisme idéologique certain.

À la demande de Mario, j'ai lu en ondes quelques perles de misandrie féministe.  Après ça, je ne vois pas comment Mme Langevin et ses acolytes pourraient encore ne voir la haine que d'un seul côté.  Voici quelques échantillons...

La haine ne serait que masculiniste ?
J'estime que la haine envers les hommes est un acte politique honorable et valable, en cela que les opprimées ont droit à la haine de classe – contre la classe qui les opprime. 
 Merle Morgan, éditrice du MS Magazine (le Magazine Melle)

Je veux voir un homme battu jusqu’a ce qu’il soit une pulpe sanglante, avec un soulier à talon haut enfoncé dans la gorge, comme un cochon avec une pomme dans la bouche. 
Andrea Dworkin, auteure de Ice and Fire 
 

Les hommes qui sont injustement accusés du viol peuvent parfois profiter de l'expérience.
Catherine Comin, Université Vassar, doyenne auxiliaire des étudiants
 

Tout rapport sexuel, même la sexualité consensuelle dans un mariage, est un acte de violence perpétrée par un homme contre une femme.
Catherine MacKinnon


Les femmes ont leurs défauts; les hommes n’en ont que deux : tout ce qu’ils disent et tout ce qu’ils font.
Graffiti féministe populaire
 

Je soutiens que le viol existe toutes les fois ou il y des rapports sexuels, lorsque ceux-ci ne sont pas initiés par la femme à partir de ses véritables affections et désirs.
Robin Morgan


En guise de conclusion...

Cette chronique ne pouvait présenter un compte-rendu exhaustif des nombreux commentaires et sujets d'intérêt abordés et développés au cours de deux heures et demie de temps d'antenne.  Aussi ai-je privilégié les deux points ci-haut, qui m'ont paru se démarquer plus particulièrement.  Après tant d'élans de verbomotricité - les miens, peut-être plus irrépressibles que ceux de mes complices, n'est-ce pas, Mario ? - une question demeure : la journée de la femme a-t-elle toujours sa place ?

Maryse Belley, invitée.
Maryse Belley a offert une réponse à laquelle nous nous sommes tous ralliés : si au lieu de gémir sur le sort des femmes québécoises, les féministes pouvaient en vanter les mérites, souligner leurs victoires légitimes, manifester une volonté de partenariat avec les hommes, la journée de la femme pourrait enfin trouver un sens unificateur, au lieu d'entretenir une stérile guerre des sexes.  Dans une telle optique, il y aura toujours lieu de souhaiter une belle journée à toutes les femmes de bonne volonté et à ceux qui les aiment !

6 commentaires:

Alain a dit…

WOW!! Quel brillant éclairage!!! Surtout pour un dimanche de changement d'heure... L'idéologie vermoulue ne peut subsister devant une telle lumière.

Merci!

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

Merci, Alain. Je suis toujours étonné que de telles évidences ne se propagent pas davantage. Patience et longueur de temps... ;-)

Anonyme a dit…

Fascisme 2.0- criminaliser toute personne n'adoptant pas, hook line and sinker, la ligne du Parti. Leur ouvrir toutes grandes les portes du goulag afin que leur voix ne soit plus jamais entendue (et flanquer une frousse noire à tous ceux et celles qui considéraient s'opposer)
Soon on a screen near you: Stalinette, Duchée et Adolphine-le silence des masculistes

Malthus

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

Et de nombreux cas peuvent illustrer ce propos. Celui de Roch Côté, auteur du désormais classique "Manifeste d'un salaud", écrit au lendemain de Polytechnique et des manifestations misandres et hystériques qui s'en étaient suivies, me vient tout naturellement à l'esprit. Sa carrière journalistique avait pâti des suites de son audace, mais pour un Côté, combien d'inconnus ont perdu leur poste pour avoir osé questionner les dogmes du féminisme d'État, la Féminista, comme l'a si bien baptisée John Goetelen ?

Anonyme a dit…

Il est plus facile pour une femme d'être
une créature, qu'être un créateur.
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Je ne sais même plus de qui est cette phrase - peut-être de moi ?

Il y a une à une dizaine d'années encore, il m'arrivait de la sortir dans mes conversations mondaines, histoire de faire le malin, et aussi pour amener la discussion sur l'horrible domination masculine et de pointer du doigt la difficulté pour une femme de "sortir du lot".

Mais aujourd'hui, cette phrase à pour moi un tout autre sens. Alors qu'il y a 30 ans, nous avions encore le réel plaisir de voir, de lire et d'entendre des femmes exceptionnelles - tant pour leur combat, leurs œuvres, leur intelligence, et la façon subtile avec laquelle elles imposaient le respect de tous etc. - aujourd'hui, nous subissons la vindicte de véritables mutantes, bêtes et méchantes, créatures même pas sexy.

Pires, les quelques femmes "créateur" qui restent sont systématiquement humiliées, combattues, et leurs voix se perdent étouffées par les braillements de ces "créatures" mutantes.

Pourquoi ? Qui est derrière tout cela ?
Qui a eu l'idée géniale de mettre au premier plan le combat des femmes et cette armée de mutante sans cervelle (les Carolines Fourest, les Alonzon, les Femen, les Belkacem, Les Clémentines Autain) pour étouffer les vraies combattantes féministes, celle-là même qui pourraient participer de façon constructive à notre lutte pour la libération ?

Décidément, le grand Satan est véritablement le plus fort.

Pour finir et illustrer mon propos, je vous colle un extrait de l'un des commentaires de notre ami Aaron sur la page de P. Jean, en réponse à l'un de ces articles, celui sur les pères suicidés.

"...vous me faites penser à ces FEMEN que j'avais vu lors de la première manif contre le mariage pour tous.
Elles étaient "encadrées" par un service d'ordre.
Une demi-douzaine de gaillards, des quinquagénaires reconnaissables à leur brassard rouge avec la rose socialiste dessus.
À un moment donné, l'un d'entre eux leur a crié de se mettre en ligne.
Elles se sont exécuté. Quelques sourires aux caméras plus tard, la même voix d'homme leur intime l'ordre d'avancer.
Elles ont exécuté.
C'était à mourir de rire, ces idiotes utiles financées par Sorros, censées représenter le féminisme le plus radical, obéir au doigt et à l'oeil comme les bonnes petites chie-chiennes de garde qu'elles sont, à un homme de main du PS..."

Tout est dit.

https://www.facebook.com/photo.php?fbid=269829713151898&set=a.125268220941382.22537.100003746142917&type=1

Le blog d'Olivier Kaestlé a dit…

Voltaire disait, à propos du siècle de Louis 14, que le génie n'avait qu'un siècle avant qu'il ne dégénère. Mais Arouet le Jeune vivait au 18e siècle. Aujourd'hui, il aura fallu 40 ans pour que la dernière vague féministe n'en arrive au même point. Certaines de leurs militantes fondatrices doivent se mordre les doigts en silence ou se retourner dans leur tombe devant la caricature ridicule et haineuse d'un mouvement de changement social devenu lobby corporatiste.

Je trouve instructive et - tristement - comique votre anecdote sur les Femens qui marchent au pas - de l'oie ? - sous les ordres d'un homme. Où sont passées les vraies rebelles ? Accrochées à leurs privilèges, subventions, tribunes d'opinion et pouvoir d'influence. Imposture et dérive totales.

Une première depuis 2009 : Blogger retire l'un de mes billets.

Pour des raisons indéfinissables, Blogger a retiré mon article intitulé À quand un prix Diane Lamarre ?   C'est la première fois depuis ...