samedi 30 avril 2016

Précédent à l'Assemblée nationale : une « gestapoune » frappe un mur !

Quiconque a travaillé auprès de patients psychiatrisés sait à quel point il faut faire preuve de patience et de tolérance envers des gens très souvent profondément perturbés, instables, irritables, et par conséquent incapables de gérer leurs émotions, de contrôler leur agressivité - qui peut dégénérer en violence verbale et physique – en plus d'éprouver d'insurmontables difficultés à coordonner leur pensée sous un angle cohérent et articulé.  Le moindre mot de travers, la plus petite erreur d’intervention, peut déclencher une crise irrépressible.

Carole Poirier, perturbée...
J’ai souvent l’impression que nous en sommes rendus au même degré de prudence angoissée envers certains militants de gauche et, parmi eux, ceux qu’on a surnommés, faute d’un meilleur terme français, les social justice warriors, parmi lesquels nos amours de féministes tiennent un rôle de premier plan.  

Or, au sein de cette douteuse élite, un cas particulièrement lourd, celui de Carole Poirier, députée d'Hochelaga-Maisonneuve et porte-parole en condition féminine pour le parti québécois, a retenu mon attention.  Pas parce que Mme Poirier aurait tenu des propos victimaires et hystériques, ça, on est habitués, mais parce que, pour une fois, la militante a rencontré un mur… 

Quelques précédents… 

Si l’aptitude à susciter une tempête dans un verre d’eau devait être élevée au rang de discipline olympique, pas de doute, Mme Poirier serait médaillée d’or.  Et Manon Massé, de Québec solidaire, la suivrait immédiatement avec l’argent.  

En mars 2015, se sentant investie d’un juste courroux, Mme Poirier devait s’élever avec une irréductible vigueur contre les propos « sexistes » de Robert Poëti, qui, devant la Chambre de commerce de la Baie-des-Chaleurs, avait invité les conjointes de ses membres à un éventuel voyage à Montréal en ajoutant cette réplique abominable : « On a beaucoup de centres d'achats à Montréal. »  

Réaction de Mme Poirier : « Un tel discours est indigne d’un membre du gouvernement, qui devrait plutôt être un modèle. Visiblement, malgré toutes les luttes, des efforts restent à faire afin de valoriser pleinement le rôle des femmes dans notre société »  

Bref, le simple fait de plaisanter sur le penchant bien connu des femmes pour le magasinage équivaudrait à les rabaisser, à les mépriser, ou à nier leur utilité sociale ?  Si Poëti avait invité les hommes dans la métropole en vantant ses quincailleries, aurait-il fait preuve de sexisme ?  Qu’une blague aussi anodine puisse déclencher des réactions épidermiques si extrêmes dépasse l’entendement. 

Manon Massé, soeur de combat...
N’allant pas louper une si belle occasion de se mettre les pieds dans les plats, Manon Massé devait emboîter le pas à sa soeur de combat avec cette tirade mélodramatique : « Le ministre Poëti, doit s'excuser. Le sexisme ordinaire ça suffit ! On s'attendrait à mieux venant de nos élus. »  Heureusement, on ne s’attendait pas à mieux de Manon Massé, mais tout de même… 

Désavoué même par son chef, Philippe Couillard, Robert Poëti a dû présenter ses excuses.  Une grande victoire militante… 

Le 15 avril dernier, le dynamique duo féministement vengeur de l’Assemblée nationale devait récidiver cette fois contre l’infâme député libéral de Chomedey, Guy Ouellette, un monstre de misogynie…  Ce sombre individu a été condamné sur la place publique sitôt après avoir proféré des paroles insupportables de sexisme envers la députée libérale, Marie Montpetit, appelée à intervenir lors de l'étude des crédits du Conseil exécutif, au Salon rouge de l'Assemblée nationale.

Au moment de lui donner la parole, l'abject personnage, qui présidait la séance, a déclaré:  « Monsieur le premier ministre, on avait besoin d'une touche féminine pour la première partie des crédits. Mme la députée de Crémazie, à vous la parole. »  Imaginez l’horrreur !

Réaction instantanée de Mme Poirier : « Le discours de "mononcle", on n'est plus capables!  Il faut que ça cesse. »  Évidemment, elle n’allait pas se priver de la jouissance de qualifier les propos de Ouellette de « totalement sexistes », en soulignant qu’elle s’était fait traiter elle-même de « petite madame » par un président de commission parlementaire.  On imagine le traumatisme causé par cette sournoise agression verbale…

Bondissant dans l’arène telle une panthère sur une antilope, Manon Massé, citée par le Huffington Post, devait aussitôt affirmer que « cet incident n'était qu'un exemple parmi d'autres du climat délétère envers les femmes élues qui règne à l'Assemblée nationale. » Quelle monstruosité, de reconnaître aux femmes une touche... féminine !  

La députée de QS était même « d'avis que ce genre de commentaires contribue à éloigner les femmes de la politique et devrait même figurer dans le lexique des expressions bannies de l'Assemblée nationale. »  Si une allusion aussi insignifiante suffit à éloigner une femme de la politique, n’est-ce pas la preuve qu’elle n’a rien à faire dans ce domaine, Mme Massé ?...
Lise Thériault, Téflon au féminisme extrémiste...
Nullement impressionnée par ces rages de balustre, la ministre de la Condition féminine et vice première ministre,  Mme Lise Thériault, a défendu le député Ouellette, un changement de ton remarquable qui allait se préciser lors du plus récent délire paranoïde de Mme Poirier. 
Excusez-vous, Mme Poirier !
C’est lors de l’examen des crédits budgétaires de la «Condition féminine» que Mme Poirier devait se surpasser dans le domaine de la sottise où elle s’était déjà si avantageusement illustrée : «Ne jouons pas sur les mots. Depuis deux ans, ce gouvernement s’emploie à mettre en oeuvre des actes de violence et de discrimination sexiste, qui peuvent être physiques, psychologiques, verbaux, économiques, sexuels, sociaux et politiques.»  Même de sa part, on reste estomaqué...

Faut-il préciser que, aux yeux de la députée péquiste, l’humanité n’a qu’un sexe et que seules les femmes peuvent souffrir de l’austérité, même avec des programmes sociaux onze fois plus financés que ceux des hommes ?  Bien sûr, Manon Massé n’allait pas manquer de relever que le gouvernement était « contre les femmes »…

Devant pareil accès de démence idéologique, ce fut, pour une fois, au tour des libéraux, la vice première ministre Thériault en tête de peloton, d’exiger des excuses de Mme Poirier qui, ne sachant plus trop comment rattraper le ballon, s’est réfugiée maladroitement derrière le prétexte d’une « métaphore malheureuse ».  Cette fois, ce fut à son tour de se voir invitée à remettre sa démission en tant que porte-parole en condition féminine, éventualité que son chef, Pierre Karl Péladeau, a bien sûr refusée.

C’est bien la première fois que je vois une féministe d’État fanatisée se faire remettre aussi vertement à sa place, et par une ministre de la Condition féminine en plus qui, on comprend pourquoi, se distancie du féminisme militant : « En tenant des propos d'une telle gravité, sans le moindre fondement, la députée d'Hochelaga-Maisonneuve banalise la véritable violence que subissent les femmes et détourne l'attention des véritables enjeux. »  Et vlan !  Oh diantre, suis-je violent ?

Serait-on sur le point de cesser de considérer les féministes radicales comme des psychiatrisées et de voir enfin en elles des êtres qui doivent répondre de leur paroles comme de leurs actes ?  Toute une révolution en perspective...

vendredi 22 avril 2016

L’absence, la meilleure façon pour le CSF de briller…

Alors que, de toutes parts, la voix stridente du féminisme militant apostrophe le gouvernement Couillard sur les torts que sa politique d’austérité ne causerait qu’aux femmes, les hommes n’étant en rien, ou si peu, touchés par elle, l’emblématique conseil du statut de la femme s’est récemment illustré comme celui qui, parmi les organismes publics et les ministères, affiche, et de loin, le plus haut niveau d’absentéisme avec un taux de 10,12 %.

JMD, une absence qui se fait désirer...
Mais il y a de bonnes raisons à ça, nous rassure le Huffington Post : «Le CSF souligne toutefois que son organisme n’avait que 36 employés pour les années couvertes (2014-2015) et que certaines employées ont dû s’absenter à long terme pour maladie. «Comme on est un petit organisme, nos taux peuvent varier énormément en fonction de si on a une employée qui est malade à long terme», dit Liliane Côté, conseillère stratégique au bureau de la présidente. » 

C’est bizarre mais, dans une autre vie, j’ai déjà travaillé pour des groupes communautaires qui ne fonctionnaient qu’avec 100 000 $ par an et le taux d’absentéisme était limitrophe du néant justement parce que nous étions peu nombreux…  Le manque de ressources humaines et monétaires nous forçait à la constance.  J’ai déjà eu une seule collègue et nous n’étions pratiquement jamais absents.  Faut dire que nous n’étions pas syndiqués et que nous n’aurions pas été payés en cas de maladie, faute de moyens. 

Mobilisons-nous contre l’austérité ! 

Alors qu’il y a davantage d’hommes que de femmes assistés sociaux, chômeurs et que dire des itinérants, et qu’il n’existe pour eux que peu de ressources, le sort du CSF est loin d’inspirer la pitié.   Le travail au quotidien de cet organisme fossilisé et dépassé, dont l’utilité ne cesse d’être contestée fréquemment et publiquement, semble bien facile à mettre en échec. 

Bien sûr, son budget pharaonique a été réduit de 460 000 $ en février 2015. Comment alors espérer que le CSF s’en sorte avec un maigre 3,81 M $ restant, ne finançant plus que les salaires d’à peine 36 employées.  Pas de doute, l’austérité frappe durement…

Les bureaux régionaux de Rouyn-Noranda, Saguenay, Québec et Montréal ont fermé leurs portes.  Le rôle de ces instances consistait à organiser des conférences et à faire connaitre les recherches et les avis du CSF.  Franchement, fallait-il des bureaux régionaux pour accomplir si peu ?  On ne pouvait pas organiser de conférences à partir du siège social ? Et internet, comme les contacts avec les médias, ce n’était pas suffisant pour diffuser les avis, ô combien facultatifs, dans le meilleur des cas, ou biaisés, dans le pire, du conseil ?  Pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour couper ce bois mort ? 

Deux voltefaces qui ne pardonnent pas…

Christiane Pelchat, évincée
Le conseil du statut de la femme a tourné le dos à deux positions extrêmement pertinentes qui avaient été formulées et défendues par la présidente précédente, Christiane Pelchat.  Ce n’est pas que mon opinion générale sur Mme Pelchat soit élogieuse, mais il faut tout de même lui reconnaitre ses rares moments de lucidité.

Première volteface : alors que Mme Pelchat avait adopté une position très ferme en faveur de l’interdiction des signes religieux ostentatoires dans la fonction publique, Mme Miville-Dechêne, à peine arrivée en pleine tourmente de la charte péquiste des valeurs, en contestait aussitôt la pertinence.  On sait ce qu’il est advenu de la charte du PQ, comme de l’interdiction de Mme Pelchat…

JMD accusait le parti québécois, alors au pouvoir, d’ingérence tandis qu’elle avait été elle-même parachutée au CSF par Christine St-Pierre, alors que celle-ci était ministre libérale à la Condition féminine.   Mme St-Pierre avait évincé Mme Pelchat avant même la fin de son mandat, parce la présidente du CSF défendait des positions laïques manifestement contraires aux vues déjà islamophiles de son parti.  Allez dénoncer l'ingérence, après ça...

Deuxième volteface, dans le cas de la cause surmédiatisée d’Éric et Lola, comme le soulignait Stéphanie Grammond dans La Presse en 2014 : «Lola et le Conseil du statut de la femme (CSF), main dans la main. Qui l'eût cru? Pourtant, l'organisme qui prônait la liberté de choix depuis belle lurette a fait un virage à 180 degrés, cette semaine. Il soutient maintenant que les conjoints de fait devraient avoir une protection juridique semblable à celle des couples mariés.» 

Et cette protection juridique devrait devenir automatique après à peine deux ans de vie commune !  N’est-il pas étonnant de voir nos féministes, qui jadis revendiquaient l’autonomie des femmes, exiger maintenant leur dépendance économique ? 

Le CSF cautionne et encourage les fausses allégations

Lucy DeCoutere, manipulatrice
Par son appui public aux trois menteuses impliquées dans le procès injustifiable de Jian Ghomeshi, le CSF cautionne et encourage le délit criminel de méfait public, qui consiste à susciter une enquête policière sous de faux prétextes. Il a vite fait de balayer sous le tapis l’évidence des nombreux mensonges et omissions qui ont démontré clairement que les trois plaignantes avaient un agenda caché destiné à utiliser notre système judiciaire afin de se venger d’un homme pour qui elles n’avaient été que des conquêtes faciles et interchangeables.  Vanité féminine, quand tu nous tiens… 

C’est absentes qu’elles sont à leur meilleur… 

Devant de tels faits d’armes, auxquels on pourrait ajouter les avis biaisés tel que celui sur la prostitution, contesté par Stella, organisme qui défend les droits des travailleuses du sexe, et cet autre, sur la discrimination présumée dans la construction, effectué à partir d’à peine 10 répondantes, on ne peut en arriver qu’à une seule conclusion : à 3,81 M $ par an, c’est quand elles sont absentes que les membres du CSF s’avèrent le plus compétentes.  Mais comme le dit le proverbe, les plus belles choses dans la vie sont gratuites.  Pourquoi alors ne pas faire l’économie de ces fonds publics ?

mercredi 20 avril 2016

Driving Justin Trudeau sikh ?

En juin dernier, nous apprenions que la GRC, dont l’embarrassante incompétence avait probablement permis l’exécution du pire attentat terroriste canadien, était justement chargée, contre toute logique, de faire la lumière sur l’explosion en plein vol du Boeing d’Air India impliqué, entraînant en 1985 la mort de 329 personnes dont 80 enfants et 268 canadiens. 

Justin Trudeau, un modèle d'intégration...
J’avais donné dans ce billet les détails de cet épisode catastrophique quant à l’efficacité et à la crédibilité de nos services de renseignements.   Pourquoi donc ai-je l’impression que l’enquête sur les causes et les auteurs de cet attentat terroriste, qui dure maintenant depuis un bon 30 ans, va continuer à s’éterniser ?

Quand on sait que les terroristes étaient des sikhs revendiquant l’indépendance du Penjab en s’en prenant à des intérêts indiens, que le parti libéral du Canada regroupe une importante communauté sikh, et que notre distingué premier ministre, en plus de ménager cette clientèle, aime jouer la carte internationale d’un multiculturalisme harmonieux et respectueux de la richesse de sa diversité, on peut légitimement douter d’un dénouement prochain des recherches de la GRC.  Moins il y aura de vagues, plus Justin sera content…

Un ministre désarmant…

En gage de cette ouverture sur l’autre dont se targue notre premier ministre, ce dernier a fait sensation en nommant le sikh enturbanné Harjit Sajjan, natif du Penjab, ministre de la défense.  Il aurait pu le nommer à la Sécurité publique, responsable de l’enquête de la GRC sur l’attentat d’Air India, pourquoi pas ?  Sa barbe et son turban, autant que ses états de service, il faut dire impressionnants, ont fait jaser, pour le meilleur mais davantage pour le pire.  Après avoir passé 11 ans dans la police de Vancouver avant de joindre l’armée canadienne où il deviendra lieutenant-colonel lourdement médaillé, il a été le premier sikh à diriger un régiment canadien à Kandahar.

Harjit Sajjan, ministre de la défense...
Malgré de tels états de service, le nouveau ministre a été loin de faire l’unanimité, provoquant même le départ de plusieurs cadres sikhs du parti libéral de Colombie-Britannique lors de son investiture à Vancouver Sud en 2014.  Ces militants lui prêtaient des liens avec la World sikh organization (WSO), fréquemment considérée comme extrémiste et séparatiste :

« Nous pensons que le parti libéral a été pris en otage par la WSO », a affirmé  Rajinder Singh Bhela, un libéral de longue date et ancien secrétaire général du Ross Street Temple, le plus important temple sikh de Vancouver.   Il faut savoir que le favori dans cette investiture, un important homme d’affaires du nom de Barj Dhahan avait été fortement prié de se retirer afin de laisser la voie libre à Sajjan, qui n’aurait jamais pu être élu sans ça.  Interrogé par CBC sur les raisons de son retrait, Dhahan s’est borné à dire qu’il avait  agi contre son gré.

Bien qu’étant le fils d’un membre important de la WSO, Kundan Sajjan, le nouveau ministre s’est exprimé ainsi, lors de sa nomination comme ministre, sur les ondes de CBC :  « Je ne suis pas un membre de la WSO et je n'ai pas reçu d'ondes négatives de qui que ce soit »,  ce qui n’a pas empêché la branche canadienne de la WSO d’applaudir sa nomination ainsi que celle de trois autres ministres sikhs, dont une première femme.  Il y a des amis, comme ça, qu'on préfère oublier  Le parti libéral a en outre fait élire 17 députés sikhs et le pendhabi, la langue du Penjab, parlée par une vingtaine de députés, sera la troisième en importance à la chambre des communes. Une pere...

Barj Dhahan, évincé
Preuve que tous les sikhs ne sont pas des extrémistes, Kashmir Dhaliwal, ex-president de la Khalsa Diwan Society, fondée par des sikhs en 1902, a écorché son chef au passage : « Le parti libéral, particulièrement Justin, couche avec les groupes extrémistes et fondamentalistes.  C’est pourquoi j’ai décidé de quitter le parti libéral. 4000 autres auraient fait de même. 

Strange bedfellows…

Fondée en 1984, soit un an avant l’attentat d’Air India, la WSO, représentée par deux branches, l’une, américaine, l’autre, canadienne, s’est donné pour mission de représenter les sikhs, au plan mondial, et de défendre leurs intérêts ainsi que d’autres causes qu’elle considère sociales.   

On pourra s’étonner que, en dépit de l’aura de suspicion qui entoure cette organisation, au point où certains l’associent même à l’attentat d’Air India, elle ait pu justement obtenir un statut d’intervenant au cours de l’enquête publique lancée par les conservateurs en 2007 sur cette tragédie, sans pour autant jeter de lumière sur ses nombreuses zones d’ombre...

Le kirpan à l’école, c’est eux.  Tout comme le droit pour un officier de la GRC ou des membres de la ligue québécoise de soccer de porter le turban, des écossais d’arborer leur kilt et… eh oui, le droit pour une musulmane de porter son niqab lors de son assermentation de citoyenneté.  

Il s’agit sans doute d’une coïncidence si Justin Trudeau a retiré l'appel porté à la cour suprême par les conservateurs en vue d'abroger la décision de la cour d'appel d'autoriser ce port. C’est à se demander si la WSO n’a pas eu aussi quelque chose à voir avec l’annulation de la loi des conservateurs retirant sa citoyenneté à tout immigrant reconnu coupable de terrorisme.

L’actuelle sur représentation des sikhs, tant au sein de la députation libérale qu’au conseil des ministres, fait jaser.  Au-delà de la quantité, il y a la qualité.  Plusieurs sikhs méritants ont déserté le navire, constatant une dérive imminente.  Était-ce bien la chose à faire ?  Une fois les marins partis, les pirates ne risquent-ils pas de mener le navire, avant qu’il ne sombre ?

Ah, et puis, pour le dénouement de l’enquête sur l’attentat d’Air India, vous anticipez quoi ?  Faudrait pas trop croire au Père Noël.  Bientôt, ce sera sans doute illégal...

dimanche 17 avril 2016

À qui Trudeau doit-il demander des excuses pour la tragédie d’Air India ?

J’entends déjà nos inclusifs chéris s’écrier: « Il s’apprête à souffler sur les braises de l’intolérance… »  Vous l’aurez compris, l’attentat le plus grave de l’histoire canadienne ayant été perpétré par des terroristes sikhs a de quoi susciter à leurs yeux des soupçons d'amalgame révoltant avec l’ensemble de la communauté de même allégeance.  Il est inutile de tenter de faire comprendre à ces bien-pensants que tel n’est pas le but de cette chronique, ils sont déjà trop occupés à déchirer leur djellaba… 

Un avion devenu tombeau...
Wikipédia présente ainsi la tragédie : « 23 juin 1985, une bombe placée à bord du Boeing 747-200 d'Air India explosa détruisant l'appareil à 9 500 m d’altitude au-dessus de l’Atlantique, au sud de l’Irlande. Les 329 personnes à bord dont 80 enfants et 268 personnes de nationalité canadienne périrent dans l'attentat. C'est le cinquième accident d'avion le plus meurtrier de l'histoire de l'aviation et l'attaque terroriste la plus grave de l'histoire du Canada. » 

Si je traite d’un sujet aussi… explosif, c’est que des personnes se sont demandé, à l’annonce de notre bienveillant premier ministre de présenter des excuses officielles pour l’incident du Komagata Maru, s’il ne devait pas aussi en demander pour la tragédie d’Air India.  Rappelons que l’événement maritime survenu en 1914, mettant en cause des autorités fédérales, a affecté une majorité de Sikhs, parmi 376 passagers, qui s’étaient vus refuser d’aborder au Canada, les forçant ainsi à retourner dans leur pays. 

Dans le cas du Komagata Maru, Justin Trudeau est légitimé de présenter des excuses officielles étant donné que l’impair, dont les conséquences ont été pourtant bien moins graves que celles de la tragédie d’Air India, a été commis par des autorités représentant le gouvernement canadien.  Avait-il pour autant besoin de se ridiculiser, un turban sur la tête et arborant des poses tantriques, en participant à une cérémonie qui ne le concernait pas, au mépris de toute dignité identitaire ?  Bien sûr que non. 

Dans le cas d’un attentat terroriste commis par des Sikhs, à qui devrait-il cependant demander des excuses ?  À la communauté sikh ?  Au gouvernement indien, qui regroupe la plus grande concentration mondiale de Sikhs et qui, nous le verrons plus loin, a tout fait pour prévenir l'attentat ?  Au Pendjab, dont les terroristes en question sont soupçonnés d’avoir revendiqué l’indépendance ?  À moins de plaider la thèse des coupables par association, on voit bien qu’une telle revendication ne tient pas la route, mais… 

La tragédie aurait-elle pu être évitée ?


Manon Cornellier
Dans une phase particulièrement inspirée, Manon Cornellier a signé en 2007 un article assez remarquable et étoffé sur la catastrophe aérienne, qui met en lumière une probable culture de l’incompétence et du camouflage de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et du Service canadien du renseignement secret (SCRS) qui s'est manifestée après l’explosion : 


« L'enquête criminelle, elle, piétine. Un premier suspect, Inderjit Singh Reyat, est condamné à dix ans de prison en 1991 pour le meurtre de deux bagagiers japonais tués ce même 23 juin à l'aéroport Narita. Ce n'est cependant qu'en 2000 que Ripudaman Singh Malik et Ajaib Singh Bagri sont accusés du meurtre des 329 passagers. L'année suivante, Reyat est accusé à son tour. Ce dernier plaide coupable en 2003 à une accusation de meurtre et d'aide à la fabrication d'une bombe. Il est condamné à cinq ans de prison.

« Le procès des deux autres accusés démarre en avril 2003. Commence alors une litanie de gaffes, d'erreurs et d'omissions. On apprend que des enregistrements de conversations téléphoniques ont été détruits, des filatures interrompues, des avertissements négligés. Le 16 mars 2005, Malik et Bagri sont acquittés. Les familles des victimes sont catastrophées. »

En 2006, les conservateurs, ployant sous les pressions, lancent une enquête publique, que les autorités ont tenté par tous les moyens d’étouffer.  On découvre des pistes menant à des terroristes revendiquant l’indépendance du Pendjab et que de nombreux appels du gouvernement indien, tentant d’alerter GRC et SCRS de leurs menaces envers des intérêts indiens au Canada, sont restés lettre morte.  Les autorités canadiennes savaient pourtant que des terroristes sikhs sévissaient sur notre territoire, sans s’énerver davantage.  En désespoir de cause, le gouvernement indien envoie même ses propres agents au Canada. 

Cornellier précise : « Air India, de son côté, apprend que ses avions sont dans la mire des terroristes.  Les menaces sont sérieuses. Chaque fois, elle alerte les autorités canadiennes.  En juin 1985, les menaces se précisent, mais la GRC, qui demande une évaluation indépendante du SCRS, ne lui fournit pas l'information transmise par Air India. On conclut qu'il n'existe pas de menace spécifique. On accepte quand même d'augmenter la sécurité à Toronto et à Montréal pour surveiller le vol hebdomadaire d'Air India. »  C’est aussi tragiquement ridicule que ça en a l’air…

Comment ça, pas de menace spécifique ?

Mais les gaffes ne s’arrêtent pas là.  Des mois auparavant, un informateur de police, un policier municipal de Vancouver et un diplomate ont confirmé les appréhensions d'Air India en faisant part d’informations sensibles à la GRC à propos d’un complot visant à faire sauter un avion de cette compagnie, rien de moins !  Réaction de la GRC : inertie obstinée…  Pour tout arranger, un nommé Serge Carignan, ancien policier, avait été dépêché pour inspecter l’avion fatidique avec un chier renifleur. Il arrive après son décollage…

Justin Trudeau
À l’énoncé d’une telle avalanche de bavures, il y a de quoi se demander, sans boutade facile, s’il y a un pilote dans l’avion à la GRC et au SCRS.  Comment expliquer une aussi affligeante suite de bourdes ?  Comment se fait-il que cette tragique nomenclature ne soit pas davantage connue ?  La tragédie de Polytechnique, ayant mené au meurtre sordide de 14 jeunes filles, a fait bien davantage couler d’encre que la mort évitable de 329 personnes, dont 80 enfants. 

Un article datant de l'an dernier nous informe... qu'une enquête, apparemment fort complexe, effectuée par les instances mêmes qui ont permis la commission du pire attentat terroriste de notre histoire, est toujours en cours.  Rassurant non ?  Ça fait à peine 30 ans que ce cirque dure...  L'enquête va aboutir prochainement, c'est certain !  

Trop de questions restent à ce jour sans réponse, mais on peut désormais répliquer à celle-ci : à qui donc Justin Trudeau doit demander des excuses pour la tragédie d’Air India ?  Cette citation de Martin Luther King pourrait lui offrir des éléments de réponse : « Celui qui accepte le mal sans lutter contre lui coopère avec lui. »  Cet adage pourrait aussi lui offrir des éléments de réflexion sur ses propres agissements...

Une première depuis 2009 : Blogger retire l'un de mes billets.

Pour des raisons indéfinissables, Blogger a retiré mon article intitulé À quand un prix Diane Lamarre ?   C'est la première fois depuis ...